Débat des chefs : « Hier, ils nous ont oubliés une fois de trop »

« Hier, des citoyens francophones des quatre coins du pays étaient au rendez-vous pour le débat, mais les organisateurs du débat, et les chefs eux-mêmes, n’étaient pas au rendez-vous pour nous. C’est comme si on nous avait embarrés dehors. Nos citoyens s’attendent à mieux, ils méritent mieux ». C’est ce qu’a déclaré la présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, Sylviane Lanthier, à la suite du débat des chefs diffusé hier à Radio-Canada et RDI.

Qu’il s’agisse des questions posées par les animateurs ou des réponses des chefs, les références au Québec étaient omniprésentes au cours du débat. En revanche, la francophonie ailleurs au pays a été totalement ignorée.

« Comment les chefs ont-ils réussi à faire tout un débat sans parler de nous ? On a parlé en long et en large de la question de la clarté référendaire, mais on n’a même pas trouvé 30 secondes pour parler de respect des droits linguistiques. On a fait tout un segment sur le gouvernement au service des Canadiens sans dire un mot sur les obligations du gouvernement envers les minorités », déplore Mme Lanthier.

La FCFA estime que Radio-Canada a failli à ses obligations en tant que diffuseur pancanadien. La Fédération est aussi d’avis que les chefs, qui aspirent à diriger un pays avec deux langues officielles, auraient pu et dû démontrer une perspective pancanadienne de la francophonie.

Sur les médias sociaux, plusieurs francophones de toutes les régions du pays ont exprimé leur frustration d’être ignorés durant le débat des chefs. La FCFA les invite à ne pas s’arrêter là. « Nous encourageons les francophones à déposer des plaintes au CRTC par rapport au travail de Radio-Canada comme organisateur du débat. Le diffuseur public a un mandat pancanadien et l’oublie souvent dans ses émissions nationales. Hier soir, ils nous ont oubliés une fois de trop », commente Mme Lanthier.

La FCFA invite aussi les francophones à interpeller leurs candidats locaux sur l’absence presque totale de reconnaissance, par les chefs, de l’existence même de la francophonie ailleurs qu’au Québec. « Sont-ils fiers de ce que leurs chefs ont dit hier ? Ils veulent nos votes, qu’ils nous répondent et nous disent ce qu’il en est de la vision qu’a leur parti de la francophonie canadienne », indique Mme Lanthier.

La Fédération et son réseau sont toutefois fiers de voir combien les citoyens et citoyennes francophones ont répondu à l’appel en grand nombre. « Clairement, ils souhaitaient s’informer sur un enjeu qui les touche dans leur quotidien : leur vie en français », souligne Mme Lanthier.

Message de la présidente de la FCFA à l’occasion du Jour des Franco-Ontariens et des Franco-Ontariennes

« Il y 40 ans jour pour jour, on dévoilait pour la première fois le drapeau franco-ontarien à l’Université Laurentienne. Les francophones qui assistaient à ce dévoilement ne pouvaient prédire l’avenir, mais ils espéraient certainement que cet emblème devienne un symbole de ralliement non seulement pour leur génération, mais aussi pour celles qui suivraient.

Quand on voit toutes ces écoles qui font des levées de drapeaux, quand on voit toutes ces photos de jeunes Franco-Ontariens et Franco-Ontariennes habillés ou maquillés en vert et blanc, quand on pense aux drapeaux géants qui flottent devant l’hôpital Montfort d’Ottawa ou devant le Moulin à fleur à Sudbury, on peut se dire que les créateurs de l’emblème franco-ontarien ont gagné leur pari.

Il y aura aujourd’hui 400 levées de drapeau, puisqu’on fête cette année le 400e anniversaire du voyage de Champlain en Ontario. Et je tiens à prendre cette occasion pour remercier la communauté franco-ontarienne de nous avoir rappelé que nous sommes tous et toutes, francophones du Canada, les héritiers de Champlain. Son rêve, celui de l’établissement de communautés francophones en terre d’Amérique, est aussi le nôtre.

Les Franco-Ontariens et les Franco-Ontariennes ont 40 bonnes raisons d’arborer fièrement le vert et le blanc aujourd’hui… et même 400! »

Sylviane Lanthier, présidente de la FCFA

Débat des chefs ce soir : citoyens et citoyennes francophones, faites-vous entendre!

La FCFA appelle les citoyens et les citoyennes de langue française de toutes les régions du pays à être au rendez-vous pour le débat des chefs, ce soir, à la télévision, sur le Web et sur les médias sociaux. Alors que plusieurs, dans les médias et la sphère politique, assument déjà qu’il s’agit d’un débat avant tout pour le Québec, la FCFA y voit une occasion de montrer que cet événement appartient à tous et toutes les francophones du pays.

« C’est notre débat à nous aussi, et plus nous serons nombreux à écouter ce que les chefs ont à dire et à commenter sur les médias sociaux, plus nous montrerons que nous comptons et qu’ensemble, nous faisons 2,6 millions de fois la différence », déclare la présidente de la FCFA, Sylviane Lanthier.

La FCFA invite les francophones de nos communautés qui utilisent Twitter à se servir des mots-clics #débatdeschefs et #nouscomptons pour manifester leur présence au cours du débat.

La Fédération rappelle par ailleurs qu’au moins trois visionnements publics en français du débat ont lieu ce soir dans nos communautés, au Campus Saint-Jean (Edmonton), à l’Université de Saint-Boniface (Winnipeg) et à la Cour des arts (Ottawa).

À moins de 30 jours des élections, les francophones encore en attente d’engagements concrets

Moins d’un mois avant que les citoyens et les citoyennes se rendent aux urnes, on a encore très peu d’information sur ce que les partis s’engagent à faire, concrètement, pour le plein respect de la Loi sur les langues officielles, la reconnaissance des besoins distincts des communautés de langue française en situation minoritaire ou l’appui aux activités et aux services par et pour les francophones. La FCFA espère que les partis clarifieront leur position sur ces enjeux lors du débat des chefs RDI/La Presse jeudi.

« Sur certains dossiers qui touchent l’ensemble de la francophonie canadienne, comme le financement de Radio-Canada, certains des partis ont clarifié leurs engagements. Mais sur des enjeux qui touchent plus spécifiquement nos communautés et sur la question du respect de la Loi sur les langues officielles, à part de grandes déclarations de principe des chefs, c’est le silence radio », souligne la présidente de la FCFA, Sylviane Lanthier.

La plus récente de ces déclarations de principe a été faite par le chef du Parti conservateur, Stephen Harper, dans une lettre au premier ministre du Québec. La FCFA s’étonne d’ailleurs de voir le Premier ministre déclarer, dans cette lettre, que le Canada est « né en français dans la ville de Québec ».

« Le Canada est aussi né en français avec la fondation de Port-Royal en 1604, avec le voyage de Champlain en Ontario en 1615, avec l’exploration du Manitoba par La Vérendrye, tient à rectifier Mme Lanthier. Clairement, les chefs des partis politiques ont beaucoup à dire au Québec, mais il faut qu’ils parlent à tous les francophones du pays. Ils auront une occasion de le faire lors du débat jeudi, nous les invitons à la saisir ».

La Fédération en profite pour rappeler à RDI qu’elle tient à ce que le débat des chefs soit réellement pancanadien et non pas centré uniquement sur des préoccupations québécoises.

Visitez notre micro-site pour les électeurs et électrices francophones!

La FCFA a lancé ce matin un micro-site pour informer les citoyens et citoyennes de langue française qui iront voter le 19 octobre. Ce site, accessible à l’adresse www.fcfa.ca/elections, est conçu pour tablette, téléphone intelligent et ordinateur. Il présente notamment les priorités de la FCFA et de ses organismes membres pour le prochain gouvernement, les positions exprimées par les partis politiques sur la francophonie et les langues officielles, ainsi que des suggestions pour les francophones qui souhaitent interpeller leurs candidats durant la campagne.

« Nous sommes 2,6 millions à parler français dans neuf provinces et trois territoires. Nous pouvons faire une différence, et l’objectif de la FCFA c’est de tout mettre en œuvre pour que les citoyens et les citoyennes de langue française aient les renseignements nécessaires pour faire un choix éclairé le 19 octobre », déclare la présidente de la FCFA, Sylviane Lanthier.

Le site présente d’ailleurs une liste de quelque 30 circonscriptions que surveillera la FCFA durant la campagne, soit parce que les francophones y forment une part importante de la population, soit parce qu’ils peuvent influencer le résultat lorsqu’une lutte est particulièrement serrée, ou encore parce qu’il y a dans ces circonscriptions des enjeux qui touchent les francophones.

Les internautes trouveront sur le site des renseignements sur comment vérifier s’ils sont inscrits pour voter, ce qu’il leur faut pour s’identifier au bureau de scrutin, et surtout les droits linguistiques des électeurs et électrices.

« Les gens ne savent pas nécessairement qu’Élections Canada doit offrir des services et des communications dans les deux langues officielles dans tous les bureaux de scrutin au pays, que la demande soit importante ou non. Il faut que les francophones sachent qu’ils peuvent porter plainte s’ils ne parviennent pas à voter en français », souligne Mme Lanthier.

Au fur et à mesure que les partis publieront leurs plateformes, au cours des prochaines semaines, la FCFA travaillera sur une analyse des positions de chacun d’entre eux sur les priorités des communautés francophones et acadiennes. Les résultats seront publiés sur le site www.fcfa.ca/elections.

Médias communautaires et publicité fédérale : la FCFA dépose une plainte au commissaire Fraser

La FCFA a officiellement porté plainte, hier, contre trois institutions fédérales dans le dossier des placements publicitaires du gouvernement fédéral dans les journaux et radios communautaires francophones. La FCFA demande au commissaire aux langues officielles de déterminer si le Bureau du Conseil privé, Travaux publics et Services gouvernementaux Canada et le Secrétariat du Conseil du Trésor ont manqué à leurs obligations linguistiques en choisissant de privilégier Internet, plutôt que les médias de nos communautés, pour les communications du gouvernement avec les francophones vivant en milieu minoritaire.

« Ces trois institutions sont responsables de l’application de la Politique sur les communications du gouvernement du Canada. Cette politique comprend des obligations linguistiques, y compris une reconnaissance de l’importance d’utiliser les médias qui desservent les minorités francophones quand on fait des placements publicitaires gouvernementaux », explique la présidente de la FCFA, Sylviane Lanthier.

Au cours des dernières années, les revenus de placements publicitaires fédéraux des radios et journaux desservant les communautés de langue officielle en situation minoritaire ont dégringolé, passant de 3,2 M $ en 2006-07 à 1,2 M$ en 2012-13.

« Les institutions fédérales ont la responsabilité d’agir de façon à ne pas nuire au développement de nos communautés. Or, dans ce cas-ci, c’est clair que les choix du gouvernement ont eu un impact négatif : si nos radios et nos journaux n’ont plus les ressources pour faire leur travail adéquatement, c’est la capacité de nos communautés de s’informer en français sur leur milieu qui est compromise », commente Mme Lanthier.

La FCFA a fourni au commissaire Fraser une série de questions spécifiques sur lesquelles elle souhaite qu’il enquête. « Est-ce qu’il y a eu une directive formelle d’utiliser davantage Internet que les médias développés par et pour les communautés et si oui, qui a émis cette directive? Est-ce que nos communautés ont été consultées avant que cette décision soit prise? Est-ce qu’il y a eu une étude d’impact pour mesurer l’effet sur le développement et l’épanouissement de nos communautés? Voilà ce que nous souhaitons savoir », déclare Mme Lanthier.

La Fédération a déposé cette plainte en appui à l’Association de la presse francophone (APF) et à la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse (FANE), deux organismes membres de la FCFA. La FANE a aussi déposé une plainte au commissaire aux langues officielles dans ce dossier.

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