Débat des chefs : “Hier, ils nous ont oubliés une fois de trop”

25 Sep 2015

« Hier, des citoyens francophones des quatre coins du pays étaient au rendez-vous pour le débat, mais les organisateurs du débat, et les chefs eux-mêmes, n’étaient pas au rendez-vous pour nous. C’est comme si on nous avait embarrés dehors. Nos citoyens s’attendent à mieux, ils méritent mieux ». C’est ce qu’a déclaré la présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, Sylviane Lanthier, à la suite du débat des chefs diffusé hier à Radio-Canada et RDI.

Qu’il s’agisse des questions posées par les animateurs ou des réponses des chefs, les références au Québec étaient omniprésentes au cours du débat. En revanche, la francophonie ailleurs au pays a été totalement ignorée.

« Comment les chefs ont-ils réussi à faire tout un débat sans parler de nous ? On a parlé en long et en large de la question de la clarté référendaire, mais on n’a même pas trouvé 30 secondes pour parler de respect des droits linguistiques. On a fait tout un segment sur le gouvernement au service des Canadiens sans dire un mot sur les obligations du gouvernement envers les minorités », déplore Mme Lanthier.

La FCFA estime que Radio-Canada a failli à ses obligations en tant que diffuseur pancanadien. La Fédération est aussi d’avis que les chefs, qui aspirent à diriger un pays avec deux langues officielles, auraient pu et dû démontrer une perspective pancanadienne de la francophonie.

Sur les médias sociaux, plusieurs francophones de toutes les régions du pays ont exprimé leur frustration d’être ignorés durant le débat des chefs. La FCFA les invite à ne pas s’arrêter là. « Nous encourageons les francophones à déposer des plaintes au CRTC par rapport au travail de Radio-Canada comme organisateur du débat. Le diffuseur public a un mandat pancanadien et l’oublie souvent dans ses émissions nationales. Hier soir, ils nous ont oubliés une fois de trop », commente Mme Lanthier.

La FCFA invite aussi les francophones à interpeller leurs candidats locaux sur l’absence presque totale de reconnaissance, par les chefs, de l’existence même de la francophonie ailleurs qu’au Québec. « Sont-ils fiers de ce que leurs chefs ont dit hier ? Ils veulent nos votes, qu’ils nous répondent et nous disent ce qu’il en est de la vision qu’a leur parti de la francophonie canadienne », indique Mme Lanthier.

La Fédération et son réseau sont toutefois fiers de voir combien les citoyens et citoyennes francophones ont répondu à l’appel en grand nombre. « Clairement, ils souhaitaient s’informer sur un enjeu qui les touche dans leur quotidien : leur vie en français », souligne Mme Lanthier.

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