Minuit moins cinq pour le financement des garderies francophones

Ottawa, 24 janvier 2024 – N’abandonnez pas les familles francophones : voilà le message lancé d’une seule voix au gouvernement fédéral par la Commission nationale des parents francophones (CNPF), la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada et leurs membres.

La CNPF et la FCFA tiennent à ce que le gouvernement accepte l’amendement apporté par le Sénat au projet de loi C-35, Loi relative à l’apprentissage et à la garde des jeunes enfants au Canada. Cet amendement concerne le financement à long terme des services à la petite enfance en français en milieu minoritaire. Très inquiètes du manque de clarté sur les intentions du gouvernement, les deux associations lancent aujourd’hui une campagne de lettres sur le site www.sauvonsnosgarderies.com.

« Les chiffres démontrent un manque criant de places en garderie en français au pays. Sans cet amendement, la situation va empirer. Chaque fois que des parents francophones doivent se résoudre à placer leur enfant dans un service de garde en anglais, c’est un individu de plus qu’on risque de perdre à l’assimilation. Ce n’est rien de moins que l’avenir du français au pays qui est en jeu », déclare le directeur général de la CNPF, Jean-Luc Racine.

Amendé par le Sénat, l’amendement doit maintenant être examiné par la Chambre des communes. Pour la FCFA et la CNPF, le gouvernement a une occasion de montrer de manière tangible son engagement à protéger et promouvoir le français. Un rejet de l’amendement serait, en revanche, une catastrophe pour la francophonie.

« Le Parlement vient de poser un geste historique pour la protection du français en modernisant la Loi sur les langues officielles. Ce qu’on demande au gouvernement, c’est de poursuivre sur cette lancée. Le commissaire aux langues officielles et des juristes de renom comme Michel Bastarache se sont prononcés en faveur de ces garanties de financement pour la petite enfance en français. Adopter le projet de loi tel qu’amendé, c’est un gain pour la petite enfance, pour la francophonie, pour le gouvernement », souligne la présidente de la FCFA, Liane Roy.

Les deux associations invitent les parents francophones, les citoyens et les citoyennes à écrire à leur député ou leur députée pour leur demander de voter en faveur de l’amendement du Sénat au projet de loi. Il est possible de le faire en quelques minutes sur www.sauvonsnosgarderies.com.

En savoir plus sur cet enjeu

Politique fédérale en matière d’immigration francophone : réaction de la FCFA

La Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada voit dans la nouvelle politique en matière d’immigration francophone, dévoilée par le ministre Marc Miller ce matin à Caraquet (Nouveau-Brunswick), un outil qui pourrait faire une différence importante pour la francophonie canadienne. La FCFA y relève plusieurs engagements encourageants, tout en notant certaines lacunes au niveau des échéanciers pour atteindre certains résultats-clé, comme le rétablissement du poids démographique des communautés francophones et acadiennes.

« C’est la première fois que le gouvernement se dote d’une telle politique et en soi, ça va mieux structurer le travail d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. Cette politique inclut beaucoup de mécanismes qui vont nous aider dans notre travail avec le ministère, comme la création d’un programme d’immigration économique francophone. C’est important parce que le gouvernement reconnait qu’il faut des programmes faits sur mesure pour nos communautés », déclare la présidente de la FCFA, Liane Roy.

La création d’un programme d’immigration économique spécifique à la francophonie est une demande de longue date de la FCFA et de son réseau. La politique prévoit aussi plusieurs mesures pour renforcer l’accès aux services d’établissement et d’intégration en français, un facteur-clé assurer la réussite globale des personnes immigrantes francophones. Le gouvernement s’engage également à mettre en place un programme de financement pour appuyer la participation des communautés aux activités de promotion auprès des immigrantes et immigrants potentiels à l’étranger, notamment en Afrique subsaharienne.

 

Toutefois, il reste à savoir comment l’ajout d’une lentille francophone aux programmes d’immigration généraux du ministère se traduira par des nombres précis en termes d’admissions d’immigrants et d’immigrantes d’expression française. D’autre part, la FCFA avait demandé que cette politique fixe à 2046 la date du rétablissement du poids démographique des communautés francophones et acadiennes à ce qu’il était en 1971. La politique demeure muette sur ce point.

« La FCFA est un partenaire de premier plan d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada et nous allons continuer à collaborer avec le ministère, de façon constructive, pour assurer que les outils et les indicateurs soient en place afin que cette politique fasse véritablement une différence pour l’immigration francophone », indique la présidente de la FCFA.

Appel de propositions – planification stratégique de la FCFA

La FCFA sollicite des propositions afin de recruter les services d’une firme ou d’une personne qui accompagnera le conseil d’administration dans le processus de planification stratégique de la Fédération.

La FCFA souhaite notamment, dans le cadre de cet exercice:

  • Une consultation auprès des parties prenantes, à l’interne et à l’externe, entre autres pour mesurer la perception qu’elles ont de la Fédération;
  • Une analyse de l’environnement interne et externe, incluant les principaux enjeux;
  • Une évaluation des forces et des faiblesses de la FCFA en ce qui concerne la capacité de réaliser ses objectifs et ses stratégies;
  • Des recommandations et la présentation d’options stratégiques réalistes et engageantes;
  • Une évaluation de la pertinence de la vision, de la mission et des valeurs organisationnelles actuelles de la Fédération.

Cliquez ici pour consulter l’appel de propositions. La date limite pour soumettre une proposition est le lundi 29 janvier 2024.

Cour suprême : avancée majeure sur l’interprétation du droit de fréquenter l’école française

La Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada se réjouit que la Cour suprême ait donné gain de cause à la Commission scolaire francophone des Territoires du Nord-Ouest sur la question des admissions à l’école de langue française.

En 2018, la ministre de l’Éducation des TNO avait rejeté cinq demandes d’admission sous prétexte que les parents ne détenaient pas le droit à l’éducation en français selon les conditions de l’article 23 de la Charte. Ces conditions incluent détenir la citoyenneté canadienne, avoir le français comme langue maternelle, avoir reçu au moins une partie de son éducation en français ou avoir un autre enfant qui a reçu au moins une partie de son éducation dans cette langue.

La CSFTNO, qui avait recommandé d’accepter ces demandes d’admission, a intenté un recours judiciaire. La Cour suprême reconnait aujourd’hui que les décisions de la ministre étaient déraisonnables et allaient à l’encontre des valeurs sous-jacentes à l’article 23, incluant le maintien et l’épanouissement des communautés linguistiques minoritaires.

« Les cinq refus de la ministre visaient des familles d’origine immigrante qui ont une bonne connaissance du français et participent à la communauté franco-ténoise. Des familles de ce genre, il y en a des milliers dans notre francophonie, et cette tendance ira en augmentant. La Cour suprême nous donne aujourd’hui une base juridique forte pour éviter qu’on leur barre la route à l’école française sous prétexte qu’ils ne remplissent pas les conditions de l’article 23 », souligne la présidente de la FCFA, Liane Roy.

La FCFA s’attend à ce que le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest modifie son approche aux demandes d’admission à l’école de langue française. Il est extrêmement regrettable que les décisions de la ministre, en 2018, aient privé les enfants de cinq familles engagées dans la communauté d’accès à l’école française.

La FCFA tient enfin à saluer la CSFTNO et la communauté franco-ténoise pour le courage et la ténacité qu’elles ont démontré dans cette cause.

Déclaration sur l’annonce de compressions à CBC/Radio-Canada

 

La présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, Liane Roy, a émis la déclaration suivante concernant l’annonce de compressions touchant les services français et anglais de CBC/Radio-Canada :

« Les compressions annoncées lundi sont un énième indice de la gravité de la crise qui frappe les médias partout au pays. Pour les francophones vivant en situation minoritaire, c’est l’accès à des contenus et une couverture de nouvelles reflétant leurs milieux, et la découvrabilité de nos contenus et de nos artistes, qui est en train de s’effriter. Tous les médias qui jouent ce rôle dans nos communautés – Radio-Canada, nos radios communautaires, nos journaux communautaires – sont en difficulté.

Dans le cas de Radio-Canada, l’impact sur les stations régionales n’est pas encore clair. Mais une chose est sûre : il faut que la société d’État consulte nos communautés avant de procéder à des coupures. Ce n’est pas un souhait, c’est une obligation qu’a CBC/Radio-Canada, en tant que société de la Couronne, en vertu de la nouvelle Loi sur les langues officielles. La Loi requiert des institutions fédérales des consultations sur les impacts négatifs que pourraient avoir leurs décisions sur les communautés de langue officielle en situation minoritaire, et sur les moyens de minimiser ces impacts.

Nous avons communiqué par écrit, cette semaine, avec la présidente-directrice générale de CBC/Radio-Canada, Catherine Tait, et je me réjouis de son ouverture à rencontrer la FCFA bientôt pour discuter de ces questions. La FCFA entend également notifier la ministre du Patrimoine canadien, l’hon. Pascale St-Onge, de ses démarches dans ce dossier ».

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