EDSC conteste le jugement de la Cour d’appel fédérale sur la partie VII de la LLO : réaction de la FCFA

La présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, Liane Roy, a émis la déclaration suivante concernant la décision d’Emploi et Développement social Canada de contester en Cour suprême la décision de la Cour d’appel fédérale concernant la partie VII de la Loi sur les langues officielles 

 « La FCFA est abasourdie d’apprendre que le Procureur général, à l’initiative d’Emploi et Développement social Canada, s’apprête à aller en cour pour contester une décision juridique favorable aux communautés francophones et acadiennes. C’est d’autant plus intolérable que pas même un mois ne s’est écoulé depuis le dépôt du projet de loi C-13, qui vise justement à renforcer et clarifier les obligations des institutions fédérales en vertu de la partie VII.  

 Emploi et Développement social Canada est en train de miner le travail ardu de la ministre des Langues officielles, Ginette Petitpas-Taylor, pour donner plus de mordant à la partie VII. Alors que le gouvernement, sous le leadership de la ministre, cherche à renforcer la protection du français, cette contestation d’EDSC crée une incohérence dans le message gouvernemental.  

 Après 2008, la communauté francophone de la Colombie-Britannique a perdu ses services d’aide à l’emploi en français parce que EDSC n’a pas veillé à ses obligations de prendre des mesures positives en appui à la communauté lorsqu’a été signée l’entente de transfert de fonds à la province. Après des années de lutte acharnée, la communauté a eu gain de cause. La contestation par EDSC est une gifle au visage des francophones de la Colombie-Britannique et de partout au pays. Le gouvernement doit des explications à la francophonie ». 

Nouvelle Politique du Québec en matière de francophonie : une vision ambitieuse qui nécessitera des moyens

La Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada accueille avec enthousiasme la nouvelle Politique du Québec en matière de francophonie canadienne dévoilée aujourd’hui par la ministre québécoise Sonia LeBel. Cette politique traduit une volonté explicite du Québec de faire cause commune avec les francophones ailleurs au pays pour la défense, la promotion et le rayonnement du français.

« C’est un changement de discours majeur de l’État québécois sur la manière dont il perçoit son rôle. On en avait déjà vu un indice avec la reconnaissance, dans le projet de loi 96, d’un devoir de solidarité et de leadership du Québec à l’égard des communautés francophones et acadiennes. La Politique confirme une ambition de mobiliser l’ensemble de l’administration québécoise en appui à cet objectif », commente la présidente de la FCFA, Liane Roy.

La FCFA apprécie, notamment, la volonté du Québec d’exercer son leadership pour la promotion du français à toutes les tables où il siège avec les autres gouvernements au pays. La Fédération note aussi la reconnaissance, dans la Politique, de la légitimité des organismes et institutions développées par les communautés francophones et acadiennes pour prendre en charge leur propre développement. La Politique reconnait aussi le rôle de la FCFA comme interlocutrice privilégiée du gouvernement du Québec au nom des communautés qu’elle représente.

Cela dit, étant donné le caractère ambitieux de cette Politique et du plan d’action qui l’accompagne, il faudra que les moyens et les ressources soient au rendez-vous.

« On parle de 75 actions qui vont interpeller une vingtaine de ministères et d’institutions de l’administration québécoise, ainsi que plusieurs organismes de nos communautés. Mettre la barre haute pour se rapprocher et créer et surtout maintenir des liens de solidarité, c’est très bien. Mais la clé du succès, c’est la capacité de réaliser toutes ces actions », souligne Mme Roy.

Lire le texte de la Politique 

Projet de loi C-13 : des gains importants, mais encore des éléments à travailler

« Le projet de loi déposé ce matin inclut des gains substantiels par rapport à la protection et à la promotion du français au pays et là-dessus, il faut féliciter la ministre Petitpas Taylor. Cela dit, certains éléments ne sont pas au point et il faut y travailler avant de se dire mission accomplie ». C’est ce qu’a déclaré la présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, Liane Roy, en réaction au projet de loi présenté ce matin par la ministre des Langues officielles.

Pour la FCFA, le projet de loi représente une nette amélioration et livre la marchandise sur plusieurs éléments fondamentaux. Encore une fois, le gouvernement y inscrit spécifiquement l’importance de protéger et promouvoir le français partout au pays vu la situation minoritaire de cette langue. Beaucoup de travail y a également été fait pour préciser et détailler le type de mesures positives que les institutions fédérales doivent prendre pour appuyer le développement des communautés de langues officielles en situation minoritaire.

Certains éléments sont cependant absents du projet de loi, comme l’obligation d’inclure des clauses linguistiques exécutoires dans les ententes de transfert fédérales-provinciales/territoriales.

« Cette question-là a un impact majeur sur le terrain. En Colombie-Britannique, des clauses linguistiques faibles ont eu un impact dévastateur sur les services d’aide à l’emploi en français dans la province. Et on a vu avec la signature des ententes sur le Programme national de garderies combien rien n’est assuré quand il n’y a pas de clauses qui exigent explicitement des services équitables en français », illustre Mme Roy.

La FCFA s’interroge par ailleurs sur le fait que le ministère du Patrimoine canadien conserve un rôle de coordination de la mise en œuvre de la Loi, alors qu’il n’a pas autorité sur les autres institutions fédérales. Elle a également relevé des éléments à préciser quant aux nouveaux pouvoirs du commissaire aux langues officielles et à l’obligation pour le gouvernement d’adopter une politique en matière d’immigration francophone. À ces niveaux, il semble y avoir un écart entre ce que promettait le document de réforme publié par la ministre Mélanie Joly l’an dernier et ce qui se trouve dans le projet de loi.

La FCFA entend étudier le projet de loi en profondeur et émettra d’autres commentaires plus en détail dans les jours à venir.

Déclaration de la FCFA concernant le jugement de la Cour d’appel fédérale aujourd’hui

La présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, Liane Roy, a émis la déclaration suivante concernant la décision Canada (Commissaire aux langues officielles) c. Canada (Emploi et Développement social), rendue cet après-midi par la Cour d’appel fédérale :

« La Cour d’appel fédérale reconnaît aujourd’hui les torts historiques causés à la communauté francophone de la Colombie-Britannique par l’entente de transfert de fonds signée en 2008 par le gouvernement fédéral et la province en matière de développement du marché du travail. Cette entente a mené au démantèlement du réseau francophone de services d’aide à l’emploi qui existait à ce moment.

Le jugement rendu aujourd’hui confirme que le gouvernement fédéral a bel et bien manqué à ses obligations d’appuyer le développement des communautés francophones et acadiennes lorsqu’il a signé cette entente. La Cour ordonne des réparations, incluant la résiliation de l’entente signée avec la Colombie-Britannique.

La Cour rejette par ailleurs l’analyse indûment restrictive faite par le juge de première instance, en 2018, en ce qui a trait aux obligations des institutions fédérales sous la partie VII de la Loi sur les langues officielles. Cette partie de la Loi requiert que les institutions fédérales prennent des mesures positives pour appuyer le développement des communautés linguistiques en milieu minoritaire. À cause de l’analyse restrictive du juge de première instance presque toutes les plaintes faites au commissaire aux langues officielles en vertu de la partie VII depuis 2018 ont été jugées non-fondées.

Cette partie du jugement de la Cour d’appel est encourageante. Cela dit, elle ne règle pas les problèmes de clarté de la partie VII et elle n’élimine pas le besoin de moderniser cette partie de la Loi sur les langues officielles. Il faut que le concept de mesure positive soit clair pour tout le monde. Il faut que la Loi prévoie des consultations effectives de nos communautés. Et il faut qu’elle prescrive des clauses linguistiques robustes dans les ententes de transfert fédérales-provinciales/territoriales.

La FCFA s’attend à ce que le gouvernement fédéral dépose dans les plus brefs délais son projet de loi en vue de moderniser la Loi. Il est temps que les parlementaires clarifient eux-mêmes et elles-mêmes la Loi sur les langues officielles au lieu de laisser ce soin aux tribunaux ».

Avenir du postsecondaire francophone : la FCFA annonce quatre forums citoyens

La Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada et ses membres invitent les francophones partout au pays à participer au cours des prochaines semaines à des forums citoyens sur l’avenir du postsecondaire de langue française en milieu minoritaire. Le premier de ces forums, pour la région de l’Atlantique, aura lieu le mercredi 26 janvier prochain. Trois autres forums (Ouest, Ontario, Nord) suivront d’ici le 23 février.

Les quatre forums citoyens s’insèrent dans le cadre des États généraux sur le postsecondaire en contexte francophone minoritaire, qui ont débuté au mois de septembre sous le leadership conjoint de l’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne (ACUFC) et de la FCFA.

« On tient des États généraux parce que le postsecondaire en français est actuellement en crise. Mais cette crise est aussi une occasion de bâtir quelque chose qui correspond encore mieux à ce que veulent les francophones de leurs institutions postsecondaires. Une grande partie de la vitalité de nos communautés passe par là : la main-d’œuvre, les compétences essentielles, la recherche, l’économie, l’immigration et bien plus », explique la présidente de la FCFA, Liane Roy.

Les forums citoyens s’adressent notamment aux jeunes, aux parents, aux étudiants internationaux et étudiantes internationales et à ceux et celles qui sont issus de l’immersion. Ils s’adressent aussi aux francophones qui voient le collège ou l’université non pas uniquement comme un lieu d’enseignement mais aussi comme un lieu de vie en français dans la communauté.

Selon Lynn Brouillette, présidente-directrice générale de l’ACUFC, « les établissements postsecondaires sont des piliers de leurs communautés et du continuum de l’éducation en français. Leur pérennisation passe nécessairement par leur ancrage dans les besoins des communautés. Il est donc primordial d’entendre et de colliger des perspectives citoyennes et régionales dans cette démarche. Nous remercions la FCFA pour son appui pour y arriver ».

Les forums citoyens sont gratuits et tous et toutes peuvent s’y inscrire par le biais du site web www.egpostsecondaire.ca.

 

Forum citoyen de l’Atlantique

Mercredi 26 janvier à 18 h (Atlantique)/18 h 30 (Terre-Neuve-et-Labrador)

Forum citoyen de l’Ouest

Samedi 5 février à 12 h 30 (Pacifique)/13 h 30 (Rocheuses)/14 h 30 (centrale)

Forum citoyen de l’Ontario

Mardi 15 février à 9 h 30

Forum citoyen du Nord

Mercredi 23 février à 17 h (Yukon et T.-N.-O.)/19 h (Nunavut)

Les grandes priorités politiques de la FCFA en 2022

Modernisation de la Loi sur les langues officielles, nouvelles cibles en matière d’immigration francophone, plan d’action pour les langues officielles 2023-2028 du gouvernement fédéral, nouvelle politique du Québec en matière de francophonie canadienne : voilà les grands dossiers politiques prioritaires pour la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada pour l’année qui s’amorce.

« Pour la modernisation de la Loi sur les langues officielles, après cinq ans de travail, on est finalement dans le dernier droit et le gouvernement nous promet un nouveau projet de loi vers le début février. Maintenant, il faut absolument intégrer à ce projet de loi les éléments qui garantiront le respect de la nouvelle Loi », martèle la présidente de la Fédération, Liane Roy.

La FCFA estime absolument essentiel que le projet de loi :

  • Désigne le Conseil du Trésor comme seule agence responsable de la coordination et de la mise en œuvre de la Loi sur les langues officielles ;
  • Confère au commissaire aux langues officielles des pouvoirs d’ordonnance et de sanction sous la partie VII de la Loi, qui traite de l’appui aux minorités de langues officielles et de la promotion de l’égalité du français et de l’anglais ;
  • Amende la partie VII pour préciser les obligations des institutions fédérales en matière de consultation des minorités de langue officielle, clarifier le type de mesures positives qu’elles doivent adopter en appui au développement de ces minorités et énoncer l’obligation d’inclure des clauses linguistiques fortes dans les ententes fédérales-provinciales/territoriales ;
  • Spécifie que le gouvernement doit adopter une politique en matière d’immigration francophone avec l’objectif explicite de rétablir et faire croître le poids démographique de la francophonie.

À cet égard, la FCFA rappelle qu’une étude du commissaire aux langues officielles a illustré, récemment, l’échec du gouvernement fédéral en termes d’atteinte de la cible fixée il y a presque 20 ans en matière d’immigration au sein des communautés francophones en situation minoritaire. En 2022, la Fédération s’attend à de l’action urgente et décisive à cet égard.

« Ça fait deux décennies que le gouvernement ne réussit pas à faire en sorte que 4,4 % des immigrants et immigrantes qui s’établissent ailleurs qu’au Québec chaque année soient d’expression française. On est dans le domaine des torts irréparables à la vitalité de la francophonie, et il faudra une nouvelle cible beaucoup plus ambitieuse », explique Mme Roy.

La FCFA se prépare également aux consultations qui auront lieu en vue du prochain plan d’action pour les langues officielles 2023-2028 du gouvernement fédéral. Ce nouveau plan devra notamment s’adresser à la grave pénurie de main-d’œuvre au sein de la francophonie et à la fragilité de réseaux et d’organismes mis à mal par deux années de pandémie.

Enfin, la Fédération poursuivra ses démarches de rapprochement avec le Québec, notamment avec la tenue au printemps 2022 d’une première journée annuelle de suivis au Sommet sur le rapprochement des francophonies canadiennes de l’an dernier. Cette journée a pour but de mettre en chantier des projets pancanadiens de développement avec l’engagement de partenaires du Québec. La FCFA surveille aussi de près la publication de la nouvelle Politique du Québec en matière de francophonie canadienne et suivra avec beaucoup d’intérêt les travaux parlementaires sur le projet de loi 96, Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français.

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