Allocution du président de la FCFA, Jean Johnson à l’ouverture de la 12e Journée de réflexion sur l’immigration francophone

Monsieur le président de l’ACFA,

Représentants et représentantes des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux,

Distingués invités, amis de la francophonie,

Le privilège de vous accueillir et de vous souhaiter officiellement la bienvenue en Alberta revient à mon collègue Marc Arnal, qui vous adressera la parole dans quelques minutes. Mais je tiens à vous dire que c’est une immense fierté pour moi, comme Franco-Albertain, de nous voir tous et toutes réunis ici à Calgary pour la 12e Journée de réflexion sur l’immigration francophone.

Depuis que la FCFA assume la coordination de la Journée, nous avons cherché à amener cet événement dans différentes régions du pays. En 2016, nous étions à Toronto, où on trouve une francophonie métropolitaine, diversifiée, où les immigrants et les immigrantes sont bien actifs au sein d’une variété d’organismes et d’institutions de langue française.

En 2017, nous étions à Moncton, où nous avons parlé du projet-pilote en matière d’immigration en Atlantique, et des initiatives pour l’accueil des réfugiés syriens. Nous avons réitéré l’importance des services d’établissement de langue française, par et pour nos communautés. Cette question du par et pour a trouvé son écho le lendemain dans la déclaration du premier Forum ministériel sur l’immigration francophone.

Nous voici maintenant à Calgary, dans une ville où la croissance de la francophonie et de l’immigration est plus récente, mais musclée. Cette croissance nous interpelle parce que nous ne voulons pas seulement attirer et recruter des immigrants et des immigrantes francophones. Pour reprendre l’expression de Rodrigue Landry, nous voulons faire communauté avec eux. Je vais y revenir dans quelques minutes.

Auparavant, je veux dire qu’à la FCFA, nous trouvons important que la Journée se déplace d’une année à l’autre parce que les réalités et les besoins de nos communautés, et des immigrants qui choisissent de s’y installer, sont différentes d’une région à l’autre. Je parlais de l’importance du par et pour, et c’est un argument de poids en ce sens.

Nous avons fait d’énormes avancées à ce niveau, et il faut qu’on en parle parce que ce sont des histoires à succès. Je m’en voudrais de ne pas saluer la communauté francophone de Terre-Neuve-et-Labrador, qui a célébré la semaine dernière l’ouverture de COMPAS, le tout premier service d’établissement direct pour les immigrants francophones dans la province. Je vous dis bravo.

Peu à peu, nous avançons, et quand nous regardons où nous sommes maintenant comparativement à il y a 10 ans, nous voyons tout ce que nous avons réussi à faire. La Semaine nationale de l’immigration francophone, ça n’existait pas il y a dix ans. Plusieurs services d’établissement francophones se sont créés dans la dernière décennie. Et nous, les communautés, avons acquis une expertise significative en immigration et en diversité.

Et pour moi, la plus grosse réussite, c’est que nous sommes tous et toutes embarqués dans ce projet de société. Vous êtes ici aujourd’hui parce que vous y croyez, à l’immigration francophone. Les communautés y croient. Les chercheurs y croient.

Les gouvernements y croient, et je salue tous ceux et toutes celles qui sont ici pour le premier symposium tripartite fédéral, provincial et territorial, avec nos communautés, sur l’immigration francophone demain.

 

La francophonie de 2030, de 2040, de 2050 dépend beaucoup de notre engagement à tous et à toutes, et de discussions comme celles que nous avons aujourd’hui et celles que nous aurons demain. Comme je le disais plus tôt, oui, il faut recruter des immigrants et des immigrantes et les accueillir, mais il faut aussi faire communauté ensemble. On ne peut pas se permettre de penser qu’une fois un immigrant établi, notre travail est fini. Une francophonie réellement plurielle, c’est une francophonie qui est forte parce que tous ceux et toutes celles qui en font partie y participent et sont des membres actifs de leur communauté et de la société, peu importe leurs origines.

C’est à ça que nous vous invitons à réfléchir aujourd’hui, et c’est sur ça que nous vous invitons à agir.

 Je vous remercie et je vous souhaite d’excellentes discussions.

Allocution de la vice-présidente de la FCFA, Audrey LaBrie à l’occasion de la soirée Célébrons nos acquis

Madame la ministre du Patrimoine canadien,

Madame la leader du gouvernement à la Chambre et ministre de la Petite entreprise et du Tourisme,

Monsieur le président de RDÉE Canada,

Monsieur le directeur général de la Fondation canadienne pour le dialogue des cultures,

 

Je suis très heureuse d’être ici avec vous ce soir. Je veux tout d’abord vous transmettre les salutations du président de la FCFA, Jean Johnson, qui est présentement à une autre célébration, celle de la remise des insignes de commandeur de l’Ordre de la Pléiade à l’ancienne sénatrice franco-albertaine Claudette Tardif. Il s’envole plus tard ce soir pour Calgary, où se trouve déjà une bonne partie l’équipe de la FCFA et plusieurs organismes de la francophonie, pour la 12e Journée de réflexion sur l’immigration francophone qui a lieu demain.

 

Comme beaucoup d’entre vous, nos journées sont bien remplies cette semaine. Le succès de la Journée internationale de la Francophonie, on le voit quand on se dit entre nous « Attache ta tuque avec la broche, le 20 mars s’en vient! ». Le calendrier des Rendez-vous de la francophonie, dont on célèbre les 20 ans ce soir, nous propose plus de 3 000 activités. RDÉE Canada nous propose de découvrir le tout nouveau Corridor patrimonial, culturel et touristique francophone. Le 20e anniversaire de la création des conseils scolaires dans plusieurs provinces nous rappelle que depuis la proclamation de la Journée internationale de la Francophonie, il y a 30 ans, le nombre d’écoles de langue française a explosé un peu partout au pays.

 

En mars, partout où l’on se tourne, on voit une célébration de nos acquis, et on prend conscience du nombre et de la diversité croissante des amis et alliés de la francophonie. C’est ce que les Rendez-vous de la francophonie nous ont permis de faire au cours des 20 dernières années, et je les félicite pour cet accomplissement.

 

Mais il ne faut pas que la célébration de la francophonie soit limitée au mois de mars. Le défi que je vous lance, que je nous lance tous et toutes, collectivement, c’est d’avoir l’audace de s’imposer 12 mois par année. D’être une francophonie en marche, militante, qui se fait entendre dans tous les débats sociaux et dans toutes les manifestations culturelles du pays. Une francophonie engagée pour le bien non seulement de la dualité linguistique au Canada mais également en appui aux grandes questions d’équité au sein de notre société. Une francophonie qui prône une place égale pour les femmes dans les lieux de pouvoir et de décision, une francophonie alliée des Premières nations dans cette ère de réconciliation. Une francophonie dynamique et positive, qui attirera par ce qu’elle dégage comme énergie, à laquelle les Canadiens et les Canadiennes auront le goût de s’associer parce qu’ils y verront quelque chose d’unique et de spécial.

 

Comme tous ceux et toutes celles qui ont créé les acquis que nous célébrons aujourd’hui, ayons l’audace de nous imposer. Passons à une autre étape. Et faisons que dans 20 ans, les trois D de la francophonie – dynamisme, dualité, diversité – seront inscrits dans la conscience collective des quelque 40 millions de Canadiens et de Canadiennes que nous serons alors.

 

Je vous remercie.

 

 

Revoir les questions du recensement pour mieux dénombrer ceux et celles qui ont droit à l’éducation en français

Les questions linguistiques posées dans le recensement ne permettent pas à l’heure actuelle de déterminer combien de francophones ont droit à l’éducation de langue française en milieu minoritaire. C’est ce qu’a déclaré ce matin la FCFA au Comité permanent des langues officielles de la Chambre des communes. La Fédération comparaissait dans le cadre d’une étude sur le dénombrement de ceux et celles qui ont ce droit en vertu de l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés.

Présentement, seule la question sur la langue maternelle, posée dans le formulaire court du recensement, permet de déterminer le nombre de personnes qui, en milieu minoritaire, ont droit à l’éducation en française. Or, dans une francophonie en profonde mutation, cette seule question ne permet plus de rejoindre tous les ayants droit.

« Dans mon réseau de connaissance, chez moi au Manitoba, il y a Lassana, un Malien d’origine dont la langue maternelle n’est pas le français mais qui utilise cette langue tous les jours. C’est en français qu’il communique avec sa femme, une Chilienne hispanophone. Leur fille va à l’école de langue française; techniquement, ce sont des ayants droits, même si ni l’un, ni l’autre n’a le français comme langue maternelle », a souligné la présidente de la FCFA, Sylviane Lanthier.

La Fédération est d’avis que des questions comme « Dans quelles langues avez-vous reçu votre éducation » et « Dans quelles langues vos parents ont-ils reçu leur éducation » seraient plus utiles. Elles permettraient d’identifier non seulement les individus de langue maternelle non officielle qui ont été éduqués en français, entièrement ou en partie, mais aussi ceux et celles qu’on appelle parfois les « francophones de génération perdue », soit les parents qui ont été éduqués en anglais alors que leurs propres parents avaient, eux, reçu leur éducation en français.

« Dénombrer ces personnes pour leur permettre d’inscrire leurs enfants à l’école de langue française serait conforme à l’objectif corollaire de l’article 23 en termes de réparations, un objectif qui a été reconnu par les tribunaux », souligne Mme Lanthier.

 

Lire les remarques de la FCFA au comité

À la recherche d’un plan Trudeau pour les communautés francophones et acadiennes

« Pour plusieurs organismes et institutions de nos communautés, il est minuit moins une. Si on veut donner un nouvel élan à la francophonie en milieu minoritaire, freiner le déclin démographique et ralentir l’assimilation, il faut 575 millions de dollars en investissements additionnels pour nos communautés dans le prochain plan d’action pour les langues officielles ». C’est ce qu’a déclaré ce matin le président de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, Jean Johnson.

La FCFA publie aujourd’hui les faits saillants d’une analyse des comptes publics qui montre que les organismes et institutions francophones n’ont reçu qu’une maigre part des fonds de la Feuille de route pour les langues officielles 2013-2018. Cette analyse, réalisée par un comité de travail formé de partenaires de la FCFA, a été présentée au Forum des leaders la semaine dernière.

« Les organismes et les institutions francophones n’ont reçu que 0,25 $ de chaque dollar investi dans la Feuille de route, et 0,07 $ des paiements de transfert de Patrimoine canadien en langues officielles. On sort réellement d’une décennie de plans quinquennaux par le gouvernement, pour les gouvernements. Comment s’étonner qu’on commence à voir des organismes francophones fermer leurs portes? » déclare M. Johnson.

Nous sommes au terme d’un processus de consultation exhaustif, mené dans l’ouverture et la collaboration par la ministre du Patrimoine canadien Mélanie Joly. Le plan qui émergera de ce processus en dira long sur la vision du Premier ministre Trudeau pour un Canada bilingue. Pour la FCFA, cette vision doit absolument reposer sur des communautés francophones et acadiennes fortes et en croissance.

La FCFA appelle le gouvernement à créer un plan qui produise une véritable transformation pour les communautés, dans cinq grands domaines :

  • Le maintien et l’augmentation du poids démographique de la francophonie ;
  • La création d’espaces de vie en français ;
  • Le renforcement des capacités des organismes et des institutions des communautés ;
  • L’accès à l’éducation en français de la prématernelle au postsecondaire, dans toutes les provinces et tous les territoires ;
  • La revitalisation des communautés francophones en milieu rural et éloigné.

« C’est maintenant qu’il faut agir. Il y a une occasion à saisir, maintenant, pour donner un nouveau souffle aux communautés francophones. Le Premier Ministre Trudeau nous a dit durant la campagne électorale de 2015 que nous comptions, c’est le temps de le démontrer », souligne M. Johnson.

Faits saillants – analyse des comptes publics – Feuille de route pour les langues officielles

Public Accounts Analysis – Roadmap for Canada’s Official Languages – Highlights

Allocution du président de la FCFA, Jean Johnson À l’occasion d’une conférence de presse au studio Charles-Lynch

Bonjour à tous et à toutes, merci d’être ici aujourd’hui.

Je m’appelle Jean Johnson, et je suis le président de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada, la FCFA. Nous sommes ici ce matin au nom de 2,7 millions de Canadiens et de Canadiennes d’expression française qui vivent en situation minoritaire dans neuf provinces et trois territoires.

Nous avons choisi de faire une conférence de presse ici, en ce jour de rentrée parlementaire, parce nous en avons assez d’attendre pour des gestes concrets d’appui du gouvernement en appui aux minorités francophones.

Voilà maintenant presque 27 mois que ce gouvernement est arrivé au pouvoir. Depuis ce temps, nous avons eu beaucoup de belles paroles sur l’engagement du gouvernement en matière de langues officielles. Il y a eu de multiples consultations, au cours desquelles nous avons répété qu’il y avait urgence d’agir pour freiner l’érosion des organismes, des institutions, des centres communautaires et culturels francophones partout au pays. 

Au début du mois dernier, la FCFA a chiffré à 575 millions de dollars sur cinq ans le montant supplémentaire qu’il faut investir à cette fin. Ce montant est nécessaire pour réparer les torts causés par plus d’une décennie où les investissements du gouvernement dans nos communautés n’ont même pas été indexés au coût de la vie. Plus d’une décennie où la majeure partie des sommes investies par le gouvernement en langues officielles sont allées aux agences et ministères fédéraux et aux autres gouvernements, pendant que les organismes dans nos communautés peinaient à faire face à la demande qui ne cesse d’augmenter, partout au pays, pour des services et des activités en français.

Plus d’une décennie de manque de leadership au cours de laquelle des institutions fédérales ont continué à ignorer impunément leurs obligations linguistiques, pendant que les francophones attendaient en vain que le Premier ministre prenne ses responsabilités et donne une directive claire pour le plein respect de la Loi sur les langues officielles.

Lorsque le Premier ministre du Canada s’engage personnellement par rapport à un dossier, les choses bougent. Et cet engagement personnel de Justin Trudeau envers les langues officielles, envers même les minorités francophones, on l’attend encore.

Que Monsieur Trudeau déclare qu’il croit au bilinguisme, ce n’est plus suffisant. Pas quand cela fait deux ans qu’on attend des gestes concrets à l’appui. Les francophones n’attendront plus.

Nous donnons au gouvernement deux mois pour poser des gestes significatifs dans le dossier des langues officielles. D’ici le 31 mars, nous voulons une déclaration du Premier Ministre établissant clairement que la dualité linguistique, le respect de la Loi sur les langues officielles et l’appui aux minorités de langue officielle sont des priorités pour son gouvernement.

D’ici le 31 mars, nous voulons un plan d’action pour les langues officielles conçu pour faire une différence pour les francophones, pas pour les fonctionnaires. 

Un plan d’action administré et géré par le bureau du Conseil privé, le ministère du Premier ministre, le seul avec l’autorité sur l’ensemble de l’appareil fédéral.

Un plan d’action qui comporte 575 millions de plus pour freiner l’érosion de nos communautés.

C’est un investissement, pas une dépense. J’ai parlé de 2,7 millions de Canadiens et de Canadiennes d’expression française à l’extérieur du Québec. Ce chiffre inclut tous ceux et toutes celles qui ont appris le français comme langue seconde, ceux et celles qui ont fréquenté des cours d’immersion, ceux et celles qui veulent être bilingues parce qu’ils savent qu’en 2050, le français pourrait être la langue la plus parlée au monde, avec tous les avantages économiques que cela représente pour le Canada.

Il faut investir dans des milieux de vie où tous ceux et toutes celles qui ont choisi le français, que ce soit leur langue maternelle ou leur langue seconde, peuvent utiliser cette langue. Ce rôle, seules les communautés francophones en situation minoritaire peuvent le jouer. Si on n’investit pas dans leur développement, on coupe les deux jambes aux efforts pour faire avancer le bilinguisme au pays, et le Canada perd une partie de son avantage économique francophone.

Nous voulons de l’action pour nos communautés, nous voulons du leadership pour l’égalité des deux langues officielles du Canada. C’est pourquoi j’annonce aujourd’hui que la FCFA et ses 18 organismes membres seront de retour ici, sur la Colline, pour une journée d’action le 1er mars prochain. À l’occasion d’Équipe francophonie, des dizaines de représentants et représentantes des communautés francophones de partout au pays rencontreront des parlementaires. Nous leur parlerons, oui, du plan d’action pour les langues officielles, mais surtout nous leur dirons que le temps est venu de revoir de fond en comble la Loi sur les langues officielles afin qu’elle soit enfin respectée.

Ce jour de rentrée parlementaire est aussi celui de l’entrée en fonction de notre nouveau commissaire aux langues officielles. En décembre, lors de sa comparution au comité des langues officielles, Raymond Théberge reconnaissait que les francophones veulent un commissaire avec du mordant, mais ajoutait qu’il faudrait aussi une loi avec du mordant. Moi, j’ajoute qu’il faudrait aussi un gouvernement avec du leadership.

Dans deux mois, alors que nous serons à un an et demi des prochaines élections, nous saurons quelles conclusions tirer par rapport au gouvernement Trudeau à ce chapitre. 

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