« Ne laissez pas aux forces du marché le soin d’assurer la production et la découvrabilité du contenu audio et vidéo francophone au Canada ». C’est le message qu’a martelé la présidente de la FCFA, Liane Roy, dans une présentation au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) aujourd’hui. Le CRTC tient présentement des audiences sur le type de contribution que les entreprises en ligne comme Netflix, Apple ou Spotify devraient faire au contenu canadien et autochtone.
La FCFA a rappelé que tous les gains réalisés par les communautés francophones et acadiennes en matière de radiodiffusion, au cours des dernières décennies, sont dus à des décisions réglementaires du CRTC.
« Depuis que ces audiences ont débuté, les géants du web ont montré qu’ils ne comprennent pas la francophonie canadienne. Pour eux, ça se limite au Québec et encore, leurs productions québécoises se comptent souvent sur le doigt d’une main. C’est inquiétant quand on sait qu’ils veulent qu’on les laisse libres de décider dans quel type de contenu investir au Canada », s’inquiète Mme Roy.
La FCFA a recommandé au CRTC que les entreprises en ligne soient obligées de verser une contribution de base aux fonds de production existants, comme le Fonds canadien des médias et Musicaction. Les communautés francophones et acadiennes ont travaillé très fort, au fil des ans, pour doter ces fonds d’enveloppes dédiés qui servent bien la production et la musique en français.
La Fédération a aussi décrit, devant le CRTC, le défi pour un francophone qui a coupé le câble de trouver des contenus en français dans le catalogue des entreprises en ligne. « Il serait facile pour les entreprises en ligne de modifier leur catalogage de contenus, à l’image de ce que fait Crave, pour offrir une section « Contenus francophones » ou même, pourquoi pas, « Francophonie canadienne ». Ce genre de mesure ne coûte pas grand-chose mais elle peut faire une grosse différence », souligne Mme Roy.