La Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada et la Commission nationale des parents francophones (CNPF) sont atterrées d’apprendre qu’il n’existe à peu près aucune mesure destinée à la francophonie dans la majorité des ententes signées avec les provinces et les territoires pour le Programme national de garderies.
La CNPF et la FCFA ont appris récemment que le plan d’action du gouvernement du Nouveau-Brunswick, approuvé par le gouvernement fédéral, ne prévoit aucune retombée spécifique pour la communauté francophone et acadienne dans la seule province bilingue au pays. Ceux de la Colombie-Britannique, de l’Île-du-Prince-Édouard et de la Saskatchewan représentent de la même manière des reculs par rapport aux ententes signées en 2017.
Alors qu’il ne reste plus que trois ententes à signer, avec l’Ontario, les Territoires-du-Nord-Ouest et le Nunavut, les deux organisations sonnent l’alarme pour que les francophones de ces endroits ne soient pas exclus, eux aussi, des engagements provinciaux et territoriaux.
« D’un côté, le gouvernement fédéral parle de l’importance de protéger le français partout au pays. De l’autre, il signe des ententes en petite enfance avec des provinces et territoires qui ne prévoient aucun engagement financier pour les francophones. On l’a répété et répété, ça n’arriverait pas si la Loi sur les langues officielles obligeait le gouvernement à inclure des clauses linguistiques fortes dans les ententes de transfert de fonds. Mais ce n’est pas le cas et les francophones paient le prix », déplore la présidente de la FCFA, Liane Roy.
« La CNPF est très déçue des ententes fédérale-provinciales-territoriales qui ont été signées jusqu’à maintenant et qui ont été rendues publiques, affirme la présidente de la CNPF, Gillian Anderson. L’expérience des ententes en petite enfance signées en 2017 démontre clairement que lorsqu’il n’y a pas de clauses linguistiques musclées, les francophones n’ont obtenu aucun ou très peu de financement. Or, la grande majorité des ententes signées jusqu’ici en 2021 et rendues publiques ne contiennent aucun engagement financier de la part des gouvernements provinciaux et territoriaux. C’est très inquiétant pour l’avenir et la survie de la francophonie canadienne en contexte minoritaire ».
La FCFA et la CNPF appellent la ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, Karina Gould, à agir avec urgence pour que les ententes avec les juridictions restantes spécifient le financement accordé aux francophones, et à obtenir des autres provinces et territoires des engagements fermes en ce sens.