La présidente de la FCFA, Sylviane Lanthier, a émis la déclaration suivante concernant les excuses présentées par la première ministre de l’Ontario pour le Règlement XVII, qui a interdit l’usage du français dans les écoles élémentaires de la province de 1912 à 1927 :
« Il faut saluer le gouvernement de l’Ontario qui a aujourd’hui officiellement reconnu les erreurs du passé et présenté ses excuses à la communauté franco-ontarienne. Le Règlement XVII a affecté des générations de francophones; je ne peux m’empêcher de penser à ces témoignages, rapportés dans les médias, de Franco-Ontariens et de Franco-Ontariennes dont les parents ne pouvaient écrire ou parler correctement le français à cause de cette décision politique.
La bonne nouvelle, c’est qu’avec la Charte canadienne des droits et libertés, un geste aussi radical que l’adoption du Règlement XVII ne serait plus possible aujourd’hui. La moins bonne nouvelle, c’est que dans d’autres provinces, les francophones continuent à vivre avec les effets de décisions politiques semblables qui ont été prises à un moment ou à un autre. D’autre part, même aujourd’hui, à plusieurs endroits les francophones doivent continuer de se battre pour leurs droits scolaires, devant les tribunaux, pour obtenir des écoles de langue française de qualité convenable. On l’a vu l’an dernier avec les causes scolaires en Colombie-Britannique, au Yukon et aux Territoires du Nord-Ouest. J’espère donc que le geste posé par l’Ontario aujourd’hui inspirera d’autres gouvernements à agir dans le sens de l’épanouissement des droits scolaires des francophones.
Je m’en voudrais enfin de ne pas saluer la mémoire de tous et toutes ces francophones qui ont résisté au Règlement XVII, en enseignant le français en cachette ou en empêchant, épingle à chapeau ou ciseau à la main, les inspecteurs d’entrer dans les écoles ».