« Le message que nous lançons aujourd’hui est un message d’ouverture à accueillir les demandeurs d’asile francophones qui sont entrés au pays à Lacolle en provenance des États-Unis, une fois que le gouvernement du Canada aura statué sur leurs demandes ». C’est ce qu’ont déclaré, ce matin, les présidents de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada et de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO).
En conférence de presse ce matin, les deux organismes ont signalé l’intérêt des communautés francophones en situation minoritaire au pays à accueillir des demandeurs d’asile, et annoncé des mesures concrètes pour appuyer ceux-ci. Ils réclament également une rencontre le plus rapidement possible avec le ministre Ahmed Hussen pour s’assurer qu’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) mette dès maintenant les communautés francophones et acadiennes sur son radar pour tout ce qui touche à l’accueil des demandeurs d’asile. La FCFA et ses organismes membres s’attendent à ce que le ministère et la Commission de l’immigration et du statut de réfugié (CISR) traitent les dossiers des demandeurs d’asile en tenant compte des besoins de ces communautés.
« L’immigration et la diversité, c’est prioritaire pour nos communautés. Les demandeurs d’asile sont des gens qui peuvent apporter une contribution importante à la vitalité de la francophonie. De son côté, IRCC a des obligations linguistiques qui l’engagent à appuyer cette vitalité. Lors de la crise des réfugiés syriens, ces obligations n’étaient pas sur le radar des fonctionnaires et il faut éviter de répéter cette erreur », souligne le président de la FCFA, Jean Johnson.
Les deux organismes estiment que le gouvernement peut mettre en place des mesures ciblées pour faciliter l’établissement de ces demandeurs d’asile, par exemple par le biais du programme Mobilité francophone.
« Nous savons que le développement de la communauté francophone en contexte minoritaire dépend grandement de l’immigration. De nombreux secteur cherchent vainement des francophones qualifiés pour combler des postes. C’est le cas dans l’enseignement, et d’autres besoins se font sentir dans les secteurs de la santé, des service sociaux et du développement communautaire. Nous voulons jouer un rôle de facilitateur et mettre en contact les employeurs avec ces personnes qui arrivent au pays. C’est pourquoi nous avons lancé un appel au réseau de la francophonie pour créer un répertoire des emplois disponibles au pays », explique le président de l’AFO, Carol Jolin.
Le Comité d’accueil haïtien de la capitale nationale participait à la conférence de presse de ce matin, à laquelle assistaient également d’autres organismes incluant le Conseil économique et social d’Ottawa-Carleton (CESOC), le Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CEPEO) et l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO).
La FCFA du Canada est un organisme national qui regroupe les associations francophones porte-parole de neuf provinces et des trois territoires, ainsi que six organismes nationaux. Elle a pour rôle de défendre et de promouvoir les droits et les intérêts des francophones à l’extérieur du Québec.
L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) est l’organisme rassembleur et la voix politique de la francophonie de l’Ontario. Elle a pour mandat de concerter la collectivité francophone de la province et agit comme porte-parole, entre autres, pour revendiquer les droits des 611 500 Franco-Ontariens et Franco-Ontariennes.