Budget fédéral : derrière l’équilibre budgétaire, un tissu social qui s’effrite

22 Avril 2015

« L’équilibre budgétaire et les baisses de taxes, c’est bien, mais l’envers de la médaille c’est une érosion du tissu social et des services, structures, organismes et institutions qui permettent à nos citoyens de vivre en français ». C’est ce qu’a déclaré la présidente de la FCFA, Marie-France Kenny, en réaction au budget fédéral déposé hier par le ministre des Finances, l’hon. Joe Oliver.

La FCFA souhaitait, avec le budget fédéral, un sérieux coup de barre qui corrigerait cette érosion, notamment en investissant pour renforcer les organismes et institutions des communautés. Elle était même intervenue en ce sens durant les consultations prébudgétaires. Or, la francophonie, la dualité linguistique et les langues officielles ne sont même pas mentionnées dans le budget.

Pourtant, les impacts de la lutte au déficit sur les communautés francophones et acadiennes sont de plus en plus marqués. « À titre d’exemple, on voit avec les coupures de la semaine dernière combien les services de Radio-Canada dans nos communautés s’affaiblissent de plus en plus, sans parler de la fragilisation de nos médias communautaires. Et pendant que nos services en alphabétisme et en développement des compétences en français peinent à se maintenir, on apprend que les programmes fédéraux à cet égard dégagent des millions en surplus parce que les argents ne sont pas tous dépensés », déplore Mme Kenny.

D’autre part, les changements d’orientation dans les programmes de plusieurs institutions fédérales – notamment l’accent mis sur la finance sociale – ont fait en sorte qu’il est moins facile pour nos communautés d’avoir accès aux programmes du gouvernement. Le fait que le budget fédéral annonce une accélération au niveau de la finance sociale, sans même avoir mesuré si cette approche est praticable en milieu minoritaire, inquiète grandement la FCFA. « Avec la finance sociale, il faut trouver un partenaire privé qui contribuera des fonds au projet. Ce n’est pas une approche qui fonctionne très bien en milieu minoritaire, où on a accès à une variété beaucoup plus restreinte de bailleurs de fonds potentiels », explique Mme Kenny.

Enfin, la FCFA note l’absence, dans le budget fédéral, de toute mesure pour favoriser l’immigration francophone. « Au début mars, on nous a indiqué qu’il y aurait une annonce d’ici la fin du printemps, possiblement en termes de mécanismes pour accroître l’immigration francophone à l’extérieur du Québec. Nous attendons toujours », déclare Mme Kenny.

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