Au cours de la semaine qui a suivi le lancement du mouvement de résistance de l’Assemblée de la francophonie en Ontario, le mouvement de solidarité nationale qui avait commencé à poindre dès l’annonce des coupes du gouvernement ontarien s’est précisé et amplifié. La FCFA et son réseau sont fiers d’y avoir apporté leur contribution.
Vendredi et samedi de la semaine dernière, nous étions réunis en rencontres du Forum des leaders (une alliance de 46 organismes et institutions de nos communautés, coordonnée par la FCFA) et du conseil d’administration de la Fédération. À chacune de ces rencontres, un bloc de discussion a été consacré à la situation en Ontario… et au Nouveau-Brunswick.
On ne peut, en effet, parler de l’un sans évoquer l’autre. Au Nouveau-Brunswick, le nouveau gouvernement minoritaire se maintient au pouvoir avec l’appui implicite d’un parti qui souhaite – entre autres – l’abolition du commissariat aux langues officielles de la province et l’élimination de la dualité linguistique en santé. Un parti dont le chef a déclaré, en conférence de presse la semaine dernière aux côtés du premier ministre Higgs, que des « exigences linguistiques inutiles ne devraient jamais primer sur une approche basée sur le bon sens ». Ce n’est pas pour rien que la FCFA répète, depuis le 15 novembre, que la francophonie est sous attaque en Ontario et au Nouveau-Brunswick.
Pendant ce temps, en Nouvelle-Écosse, l’assemblée législative propose de dévoiler un deuxième portrait pour honorer Darrell Dexter, l’ex-premier ministre qui a éliminé les circonscriptions électorales acadiennes. Pendant ce temps, une ministre de l’Île-du-Prince-Édouard a répondu « I don’t speak French » à un courriel qui lui avait été envoyé en français par une Acadienne de la province. (note : elle s’est excusée depuis ce temps).
Les exemples dans lesquels il est possible de lire une remise en question, voire un recul de la place du français, de nos communautés et de la dualité linguistique abondent à la grandeur du pays. Les voix qui prônent une réduction des droits des minorités francophones ne sont pas limitées à l’Ontario. C’est dans cet esprit que les communautés francophones et acadiennes se lèvent en appui et en solidarité avec leurs frères et sœurs de l’Ontario. Elles le font déterminées à tracer une ligne dans le sable et à arrêter immédiatement ce qui est en train de se passer en Ontario avant que cela n’arrive ailleurs au pays.
Quatre ralliements auront lieu demain à Moncton, Winnipeg, Regina et Whitehorse, précisément à la même heure que les manifestations prévues en Ontario. Les Franco-Albertains et les Franco-Albertaines se donnent rendez-vous à la Cité francophone d’Edmonton cet après-midi pour enregistrer des messages d’appui aux francophones de l’Ontario, pendant que la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique hissera le drapeau franco-ontarien à la Maison de la francophonie de Vancouver. La jeunesse acadienne du Nouveau-Brunswick, la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse, la Société Saint-Thomas-d’Aquin de l’Île-du-Prince-Édouard, la Société nationale de l’Acadie combinent cette semaine le bleu, blanc, rouge, jaune de l’Acadie et le vert et blanc de l’Ontario.
On verrait presque les devises de l’Acadie et de la francophonie ontarienne, unies côte-à-côte dans une phrase d’action : L’union fait la force; nous sommes, nous serons.
L’attention du pays tout entier est sur la francophonie. Tous et toutes – société civile, gouvernements, groupes, citoyens et citoyennes – regardent de près le mouvement qui sortira dans la rue demain. Le résultat de l’action de résistance en Ontario aura inévitablement des répercussions pour la francophonie ailleurs au pays. Dans le réseau de la FCFA, nous en avons tous et toutes conscience.
Rendez-vous demain, en Ontario et partout au pays.