« Face à la situation extrêmement précaire des organismes de nos communautés, Raymond Théberge, en fin de mandat, se sert de son tout dernier appel à l’action pour exhorter le gouvernement à revoir toute son approche d’allocation des fonds en langues officielles. C’est un message très fort ». C’est ce qu’a déclaré la présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, Liane Roy, en réaction au rapport publié aujourd’hui par le commissaire aux langues officielles.
Intitulé Un avenir en commun : Regard sur nos communautés de langue officielle en situation minoritaire, le rapport se veut un état des lieux de la vitalité de ces communautés et de l’appui des gouvernements à leur développement.
La question de l’efficience des modes d’allocation des fonds en langues officielles a été au centre des discussions lors de la dernière Assemblée générale annuelle de la FCFA, en juin. Les modes d’attribution de ces fonds n’ont pas été revues depuis plusieurs années. Au terme de cette assemblée, la Fédération a demandé au gouvernement de procéder à un examen complet à cet égard.
« Comme nous, le commissaire a bien vu qu’il y a deux problèmes. Oui, les fonds investis demeurent au-dessous des besoins chiffrés présentés par la FCFA et son réseau, mais ce qui est tout aussi dommageable c’est que les fonds ne se rendent pas entièrement sur le terrain où on en a besoin, ou encore ils s’y rendent avec beaucoup de retard », déplore Mme Roy.
Même si le Plan d’action pour les langues officielles 2023-2028 prévoit des investissements historiques pour la francophonie, les enjeux d’allocation des fonds ont comme conséquence qu’à ce jour, un an et demi après le lancement du Plan, la situation précaire des organismes qui font vivre le français partout au pays n’a guère changé.
Le rapport du commissaire aux langues officielles fait état de plusieurs enjeux administratifs qui durent depuis des années et devraient retenir l’attention du gouvernement dans l’administration des fonds en matière de langues officielles. Au-delà des problèmes d’optimisation, Raymond Théberge souligne aussi les lacunes en matière de reddition de comptes, notamment dans les ententes fédérales-provinciales/territoriales. Il note aussi le manque de données probantes servant à développer et administrer les programmes en matière de langues officielles.