« Réitérer que le français est au cœur de l’identité canadienne et que le gouvernement a l’intention de protéger les institutions qui font rayonner cette identité, c’est très bien. Mais on n’en sait pas beaucoup plus sur la vision du Premier ministre pour réellement promouvoir et renforcer la francophonie ». C’est ce qu’a déclaré la présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, Liane Roy, en réaction au discours du Trône livré ce matin par le Roi Charles III. Mme Roy était présente au Sénat à cette occasion.
Comme l’a fait valoir la FCFA à maintes reprises durant la campagne électorale, pouvoir faire affaires dans deux langues parlées sur cinq continents est un atout substantiel pour un pays qui se doit de diversifier ses marchés et ses alliances dans le contexte actuel.
À cet égard, la Fédération se donne comme priorité, pour la session parlementaire qui débute, d’effectuer des suivis serrés avec le gouvernement sur des enjeux reliés à la croissance de la francophonie, comme l’immigration francophone et la main-d’œuvre bilingue.
« Le Premier ministre s’est personnellement engagé à des cibles de 12 % en matière d’immigration francophone. Pour atteindre ces cibles, il faut des leviers de recrutement comme un programme d’immigration économique spécifique aux francophones, et aussi renforcer les capacités des services d’accueil et d’établissement de langue française », précise Mme Roy.
La FCFA appelle par ailleurs le gouvernement fédéral, les provinces et les territoires à travailler ensemble pour identifier des solutions aux obstacles à l’intégration de la main-d’œuvre qualifiée francophone dans le marché du travail, comme la reconnaissance des acquis et la formation tout au long de la vie en français.
La Fédération prend bien note de la volonté du gouvernement de protéger CBC/Radio-Canada. Elle tient à en savoir plus, notamment, sur les démarches législatives que le gouvernement entend entreprendre à cet égard. La FCFA entend faire partie de cette conversation pour assurer que le diffuseur public serve le mieux possible la francophonie dans son ensemble.
La FCFA s’attend, enfin, à ce que la Loi sur les langues officielles modernisée en 2023 soit pleinement respectée. À cet égard, la Fédération accorde une grande importance à la prise de règlements qui doivent guider l’application de la Loi. La nomination d’un nouveau ou d’une nouvelle commissaire aux langues officielles se fait aussi pressante.