À quelques jours de l’annonce des niveaux d’immigration du Canada pour les trois prochaines années, la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada demande au Premier ministre Justin Trudeau d’intervenir personnellement pour éviter une impasse qui aurait de graves impacts sur le poids démographique de la francophonie.
« Nous avons tout essayé pour convaincre le gouvernement de la nécessité d’une cible en immigration francophone suffisamment ambitieuse pour rétablir le poids démographique de la francophonie. Or, selon nos informations, on se dirige toujours vers une cible de 6 %. Ce sera nettement insuffisant et à ce point-ci, il faut que le Premier ministre intervienne personnellement et exerce son leadership », martèle la présidente de la FCFA, Liane Roy.
La Loi sur les langues officielles, nouvellement modernisée en juin, inclut un engagement du gouvernement à agir pour rétablir le poids démographique des communautés francophones et acadiennes à ce qu’il était en 1971. Pourtant, les projections statistiques sont claires : il faut une cible d’au moins 12 % pour atteindre cet objectif dans un délai raisonnable. Pour la FCFA, il est incompréhensible qu’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada semble insister pour une cible nettement insuffisante.
« C’est le Premier ministre Trudeau qui a déclaré, il y a quelques années, que son gouvernement moderniserait la Loi sur les langues officielles et que cette fois-ci serait la bonne. C’est son gouvernement qui a reconnu la vulnérabilité du français et pris l’engagement de le protéger partout au pays. En matière d’immigration francophone, on sent que le gouvernement dit une chose et fait son contraire. C’est pour cela que dans les quelques jours qu’il reste avant l’annonce des niveaux, le Premier ministre doit intervenir », déclare Mme Roy.