« Tant que les décisions sur ce qui est d’importance nationale se prendront uniquement à Montréal, le changement de culture dont nous avons besoin n’aura pas lieu ». C’est ce qu’a déclaré le président de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, cet après-midi, aux audiences publiques sur le renouvellement des licences de CBC/Radio-Canada. Comparaissant devant le CRTC, la FCFA a insisté sur l’importance, pour Radio-Canada, de créer un deuxième centre de production national ailleurs qu’au Québec.
« Les communautés francophones et acadiennes ne sont pas visibles dans les émissions et nouvelles nationales de Radio-Canada. Les sujets, l’angle de traitement, les intervenants et les intervenantes sont choisis en fonction du milieu que connaissent les équipes de production nationales, et en ce moment c’est largement Montréal. Ça fait des décennies qu’on en parle », a déploré M. Johnson.
La FCFA a également appelé le CRTC à réglementer les activités de Radio-Canada sur les plateformes numériques, ce que le Conseil ne fait pas à l’heure actuelle. Elle a aussi souligné l’importance pour Radio-Canada de ne pas sous-estimer le défi auquel elle fait face pour attirer les jeunes des communautés francophones et acadiennes.
« Comme la Fédération de la jeunesse canadienne-française l’a très bien dit devant le CRTC la semaine dernière, les jeunes perçoivent Radio-Canada comme le média de leurs parents. À notre avis, ça doit être un drapeau rouge pour la société d’État. Nos jeunes ont besoin d’avoir accès à du contenu qui leur ressemble, dans un français qui leur ressemble », explique M. Johnson.
La FCFA était la dernière intervenante à comparaître devant le CRTC lors de ces audiences publiques. Elle en a profité pour livrer un message fort sur les attentes, non pas uniquement des francophones, mais de l’ensemble des Canadiens et des Canadiennes par rapport au diffuseur public.
« Les attentes envers CBC/Radio-Canada sont élevées parce que son rôle est si crucial. Dans un contexte social marqué par la fragmentation, elle est un point de rencontre national qui peut permettre aux Canadiens et aux Canadiennes de se voir, de se connaître, de se comprendre. Jamais ce rôle n’a-t-il été aussi important », a déclaré M. Johnson.