Rapport annuel du commissaire aux langues officielles : en matière d’immigration francophone, la balle est dans le camp du gouvernement fédéral

7 Mai 2015

Un mois après le cri d’alarme lancé par la présidente de la FCFA quant au manque de mesures gouvernementales pour appuyer l’immigration au sein des communautés francophones et acadiennes, le commissaire aux langues officielles arrive à la même conclusion. Dans son rapport annuel, lancé ce matin, Graham Fraser « exhorte le ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration à prendre des mesures concrètes et à fournir le financement nécessaire pour que l’immigration rehausse la vitalité des communautés ».

« La balle est clairement dans le camp du gouvernement fédéral. On ne peut pas continuer à accueillir moins de 2 % d’immigrants francophones par année à l’extérieur du Québec comme on le fait depuis des années ; si on poursuit sur cette voie, on se dirige vers un désastre démographique pour la francophonie », déclare la présidente de la FCFA, Marie-France Kenny.

Le commissaire parle aussi de l’importance pour le gouvernement d’adopter une perspective francophone sur les questions d’immigration. La FCFA ne remet pas en question l’engagement personnel du ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration envers l’immigration francophone ; toutefois, cette perspective francophone est singulièrement absente des politiques et programmes.

« Avec l’élimination de l’Avantage significatif francophone, on nous a enlevé le seul  incitatif pour les employeurs en termes de recrutement de travailleurs francophones à l’étranger ; on a lancé Entrée Express sans y inclure une lentille francophone, même si cela faisait près de trois ans que la FCFA le demandait ; et on sait maintenant qu’il n’existe même pas de mécanisme pour mesurer le nombre d’immigrants d’expression française dans le bassin d’Entrée Express. Ce n’est pas ça, une perspective francophone », commente Mme Kenny.

Au chapitre du respect des obligations linguistiques par les institutions fédérales, la FCFA note l’augmentation du nombre de plaintes au Commissariat aux langues officielles au cours de la dernière année et estime que cela dénote une nouvelle fois un glissement à cet égard. La présidente de la Fédération voit dans cette augmentation un signe de la frustration des citoyens qui ne reçoivent pas des services dans leur langue.

« Nous sommes dans une année électorale et les francophones ont un message pour les parlementaires : nous en avons assez des manquements répétés à la Loi sur les langues officielles. Nous nous attendons à ce que tous les partis prennent des engagements concrets pour le respect et la pleine application de la Loi », indique Mme Kenny.

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